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19. 06. 2006  11:30 | 04_Workshop_3 , 12_Curated_posts

Une architecture interprétable

Notre propos pour le workshop « Variable environment » est de tester une architecture qui ferait apparaître des fonctions comme « un jeu de dés », selon une équation où la concordance de paramètres climatiques (Température T, intensité lumineuse lux et humidité relative HR) généreraient un possible usage de l’espace : T x lux x HR = forme et fonction. La variation de l’environnement climatique produira alors également une variation programmatique. La méthode qui est ici proposée renverse effectivement le procédé moderne du « Form follows function » lequel appelle à dessiner l’architecture selon un programme prédéterminé.
Ce procédé moderne s’est aujourd’hui accéléré au point de confier aujourd’hui en France la conception et la rédaction du programme non plus aux architectes mais à des programmistes, le rôle de l’architecte se réduisant à celui de mettre en forme et d’appliquer un programme préétabli et dont il ne peut plus être ni critique ni auteur. Parce que le programme est préétabli en amont, l’architecture devient une crispation du moment moderne et empêche l’évolution des typologies architecturales en fonction des transformations contemporaines des sociétés. L’architecture doit permettre l’évolution des modes d’habitation dans ce même rapport d’influence du climat sur les sociétés que décrit Jared Diamond où les variations de milieu transforment le cours de l’histoire des peuples.

Le workshop est une étude des possibilités qu’ont les variations climatiques de l’espace de suggérer librement différentes fonctions et usages de l’espace. Les réponses qui sont données ici ne sont en aucun cas univoque. Ce sont des possibles, ces sont des interprétations, et bien évidemment pas les seules réponses. Nous nous inspirons alors de l’histoire de l’habitat où les données climatiques ont généré des fonctions, à l’instar des pièces peu lumineuses orientées vers le Nord et l’Ouest dans lesquels les tisserands de soie lyonnais travaillaient afin que le soleil ne ternisse pas les teintes des soieries. Où encore cette pièce au nord de la maison limousine, humide et froide, sorte de réfrigérateur archaïque que l’on appelait la laiterie et dans laquelle on conservait le beurre et le lait. Nous nous appuyons aussi sur les préconisations ergonomiques lesquelles conseillent des niveaux d’éclairement ou de température ambiante en fonction de l’activité et de l’habillement ; un travail manuel précis exigeant une intensité lumineuse plus forte par exemple, ou une activité physique lourde appelle à une température de l’espace plus faible. Nous faisons référence également aux préconisations thermiques définies dans l’optique d’une réduction des dépenses énergétiques dans le cadre du développement durable. Quant au taux d’humidité relative, il suggère des lieux, comme la cave.

Nous travaillerons sur 3 paramètres climatiques, celui de la température, celui de l’intensité lumineuse, celui du taux d’humidité relative qui seront comme les trois termes d’une équation qui donneront dans leurs conjugaisons un plus grand nombre encore de possibilités. Ainsi les variations de température définiront les variations de l’habillement, entre le nu à 28°C, la tenue légère à 23°C et la tenue d’extérieur à 16°C. Elles définiront le sujet. Les variations d’intensité lumineuse définiront des activités possibles du sujet dans l’espace. Elles seront le verbe qui conjuguera le sujet. Quant au taux d’humidité, il suggérera un lieu comme complément. Ainsi, les trois termes formeront des combinaisons et inventeront certaines actions de certains sujets dans certains lieux, de façon aléatoires, comme invention possible d’usage d’un lieu.

Posted by |BRAM| at 19. 06. 2006 11:30