10. 05. 2005 18:17 | 00_References_&_Start , 05_Documentation_of_process , 12_Curated_posts
Variable environment/
Un premier texte rédigé en septembre 2004 par Christophe Guignard et moi-même (Patrick Keller) pour la HES-SO (Centre Compétence Design). Le texte traite du projet *Variable environment/...* et de ses objectifs dans ses grandes lignes, à la fois comme projet et comme processus de projet (unifiant les démarches des designers de l'Ecal et des scientifiques de l'EPFL).
Il souligne que nous attendons des résultats aussi bien au niveau du travail de projet que du travail de recherche scientifique, mais que la collaboration transversale (design - sciences) est ici également un des enjeux du travail de recherche.
A noter que le texte est organisé selon le diagramme de questions de la HES-SO.
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Ra &D
VARIABLE ENVIRONMENT/
INTERACTION CITY & CROSSOVERS
_______________________________00 Equipe
_______________________________01 Quel est le problème?
_______________________________02 Pourquoi faut-il absolument résoudre ce problème?
_______________________________03 Pourquoi la HES-SO doit-elle résoudre ce problème?
_______________________________04 Quels sont les objectifs principaux du projet?
_______________________________05 En quoi les résultats obtenus vont-ils être utiles à l'école, établissement, centre de compétences /institut/ groupe de compétences et à la formation dispensée par la HES-SO?
_______________________________06 En quoi votre contribution se distingue-t-elle de l'état de l'art?
_______________________________07 Quelles sont les étapes de votre projet?
_______________________________08 Quels sont les délivrables et quand ces éléments vont-ils être remis?
_______________________________09 La HES-SO dispose-t-elle des équipements nécessaires pour réaliser ce projet?
_______________________________10 Bibliographie
_______________________________00
Chef de projet: Pierre Keller – epfl + ecal
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Professeur écal: Patrick Keller/Christophe Guignard -- cv-mid
Professeur écal: Angelo Benedetto -- cv / cv-mid
Professeur écal: Alexis Georgacopoulos –- di
Professeur écal: Luc Bergeron -- ra&d / di
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Assistant écal 1: Media & Interaction design
Assistant écal 2: Design graphique
Assistant écal 3: Design industriel et de produits
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Intervenant: Dr. Christian Babski (fabric | ch)
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Collaboration polytechnique:
EPFL, Faculté STI
EPFL, Faculté I&C
EPFL, Faculté ENAC
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Workshops:
(information non divulguée).
_______________________________01
L'espace contemporain pose aujourd'hui de nombreuses questions, parce qu'il est devenu un média central, composite et transversal, parce qu'il a subi de fortes mutations au cours des trente dernières années et parce qu'il réunit autour de sa fabrication de nouveaux acteurs, associés aux anciens, qui doivent désormais apprendre à travailler ensemble.
Si l'on essaie de résumer simplement ce qui est arrivé, on peut affirmer qu'à la ville matérielle et visuelle, celle des murs, des routes, des édifices, des panneaux publicitaires, des néons et des signalétiques (la ville telle que nous l'avons connue jusqu'au milieu des années 1980), s'est ajoutée la ville non matérielle et distribuée (les ondes, les réseaux, les données et les flux, les images digitales, les caméras et portiques de surveillance, les environnements simulés, les collisions de fuseaux horaires, l'écrasement des distances, la mobilité, etc.).
Les transformations observées ont été en partie la conséquence de l'introduction de nouvelles technologies dans la société (fruit d'un développement préalable plus ou moins long en laboratoire scientifique), puis pour certaines d'entre elles de leur acceptation, de la définition par les utilisateurs de nouveaux usages et comportements, suivies par leur emploi massif.
Une majeure partie des transformations observées aujourd'hui sont à mettre au compte de l'utilisation des technologies de l'information (ordinateurs, portables, forte augmentation des capacités de calcul et de traitement des données, bases de données relationnelles, numérisation des médias, intelligences artificielles, traitement du signal, réalités virtuelles, …) et des technologies de la communication (télécommunications et communication mobile, réseaux, protocoles, satellites, communication audiovisuelle, …). Ces technologies, initialement incarnées dans des machines statiques accompagnées de leur écran spécifique, se diluent aujourd'hui de plus en plus dans l'environnement pour devenir mobiles, se dupliquer ou apparaître dans d'autres objets, dans l'espace urbain, chez soi, configurables, dans l'air et dans la matière, … (ambient computing). A travers leur usage, l'environnement et la ville sont devenus variables, offrant de nouvelles fonctionnalités et oscillant entre différents états: visible et/ou invisible, matériel et/ou immatériel, localisé et/ou distribué, unique et/ou ubiquiste.
De par l'unicité de leur format de données (numérique), ces nouvelles technologies ont établis une base commune entre des médias et des disciplines qui jusqu'alors étaient totalement séparés. Elles ont ouvert la porte à toutes les permutations et hybridations de domaines, permis tous les "cross-overs". Pour le meilleur et parfois, aussi, pour le pire.
Pour répondre aux enjeux nouveaux que pose l'espace contemporain (désormais donc lié à ces technologies et ces médias), de nouvelles collaborations devenues "naturelles" devraient être à l'œuvre: architectes, scientifiques, designers en media & interaction, designers graphiques et designers d'objets travaillant en équipe autour de projets communs et d'objectifs partagés.
De ces collaborations et de l'ouverture vers cette forte transversalité (designers visuels, d'objet et de produits, architectes et scientifiques) devraient naître des savoirs et des pratiques renouvelés. Or, mis à part quelques initiatives qui restent encore isolées, chacun continue pour l'instant à travailler de son côté. Ceci est le premier problème soulevé par cette situation nouvelle auquel nous cherchons à apporter une réponse.
Ces technologies dont nous parlons désormais tant ont été conceptualisées et développées en laboratoire depuis vingt ans environ, développées avec une approche essentiellement scientifique. Mais que se passe-t-il aujourd'hui dans les laboratoires de recherche des grandes écoles polytechnique et universités (p.ex. sous l'appellation "Converging Technologies (CT)", la convergence entre les technologies de l'information, les biotechnologies, la nanotechnologie et les sciences cognitives fait partie des axes de recherches principaux de la Communauté européenne pour la première partie du XXIème siècle)? Cette collaboration que nous évoquons n'aurait-elle pas pu ou dû être anticipée? Si elle avait existé, aurait-elle influencé le cours du développement de la dite technologie, pour peut-être induire d'autres usages, d'autres produits?
Si nous considérons que la science est devenue un vecteur prépondérant (avec d'autres) dans la transformation de notre société contemporaine, que les recherches atteignent celle-ci de plus en plus rapidement, cette collaboration ne doit elle pas déjà avoir lieu en amont, directement dans les laboratoires? De façon à anticiper les besoins, agir sur leur formation tout en faisant valoir un point de vue différencié. Le design ne doit-il pas devenir prospectif? Ceci est le deuxième problème soulevé auquel nous cherchons à apporter une réponse.
_______________________________02
Le projet que nous présentons se situe dans le contexte d'une collaboration annoncée en décembre 2003 entre l'ECAL et l'EPFL. Il fait donc intégralement partie de la stratégie Ra&D de l'école visant à faire collaborer des designers et des scientifiques autour de projets de recherche communs, ceci en vue d'élaborer ensemble de nouveaux modes de travail et artefacts pour la société de demain.
De par la nature du sujet et la valeur des intervenants, le projet se situe d'emblée dans un contexte international où il cherche à positionner la formation suisse du design, de l'architecture et des sciences à la pointe de l'innovation et de l'expérimentation.
Il est capital de faire évoluer la formation du design vers des enjeux nouveaux et fortement transversaux, ceci sans aucunement renoncer aux objectifs de spécialité. La vocation de ce projet est donc d'être une étape dans la mise sur pied d'un cursus d'enseignement commun entre l'EPFL et l'ECAL, qui réunira designers, architectes et ingénieurs. Dans le contexte de *Variable environment/ interaction city & crossovers*, il s'articule essentiellement autour de la collaboration entre l'unité Media & Interaction Design (MID) de l'ECAL et les facultés ou sections Sciences et Techniques de l'Ingénieur (STI), Informatique et Communication (I&C) et Architecture (SAR), toutes trois de l'EPFL. Mais il intègre également clairement le Design d'objets ou de produits (DI, travail sur l'objet et les micros spatialités dans le cadre du projet) et le Design graphique (DG, travail autour de la signalétique), toutes deux de l'Ecole Cantonale d'Art de Lausanne.
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L'ECAL travaille depuis plus d'une année maintenant à l'élaboration de ce programme commun avec l'EPFL, dont l'objectif est de combiner la créativité scientifique à la créativité en design. Ce programme, que nous avons temporairement nommé *Prospective design, space & interaction* est une occasion unique pour l'enseignement du Design en Suisse ainsi qu'en Europe. Le soutient et la future implication de certains professeurs partenaires dans le projet, sous la forme de workshops, atteste de son importance (Royal College of Art, Architectural Association, MIT MediaLab Europe, Harvard University).
Ce projet de recherche permettra d'acquérir un savoir précieux dans l'optique de la mise sur pied d'un tel cursus d'enseignement commun. Il en est même un passage nécessaire, mené en parallèle à d'autres initiatives.
Le projet ECAL-EPFL s'inscrit à l'intérieur d'axes de recherche définis il y a deux ans (Spatialité mixtes et/ou virtuelles, Mobile computing & networks, Locative & tangible media, Environmental design) mais il s'ouvre aux questions plus larges touchant à la formation de pointe en Suisse.
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Trois enjeux ont été mentionnés au début de ce document:
_ l'espace contemporain, qui demande des groupes de compétences et une approche renouvelés.
_ la collaboration entre disciplines qui jusqu'ici restaient sectorisées (enseignement en Suisse).
_ l'intervention plus précoce des designers dans les processus d'élaboration de technologies ou de projets et la collaboration design-sciences.
Autour du sujet *Variable environment/ interaction city & crossovers* et du projet concret qui va être élaboré, l'ensemble de ces thématiques seront abordées et expérimentées.
Dans la continuité du développement d'une technologie aujourd'hui en cours d'élaboration à l'EPFL et qui permet le mélange de manière instantanée d'"images virtuelles" générées par ordinateur et d'images d'environnements réels grâce à la reconnaissance par caméra d'une signalétique spécifique (principe de réalité augmentée), notre projet visera différents objectifs précis (scientifiques et artistiques):
_ Mise en place d'un contenu exploitant les fonctionnalités de la technologie développée par le laboratoire de l'EPFL dans un espace urbain public. Hybridation entre ville matérielle et non matérielle, extension de l'une par l'autre et contenus géo-localisés. Visibilité et tangibilité de la ville non matérielle.
_ Développement de la technologie (EPFL) en interaction avec le design (ECAL) et vice-versa. Les enjeux sont ici nombreux et touchent à des questions de réseaux, d'utilisateurs multiples, de création et gestion dynamique de contenus 2d et 3d, de géo-localisation, de reconnaissance d'image par caméra, de périphériques, …
_ Développement de la signalétique propre à cette réalité mixte. Extension des fonctionnalités vers d'autres utilisations potentielles (p.ex. reconnaissance par caméra de type code-barre).
_ Développement simplifié d'un périphérique de type "wearable computer" servant à visualiser le projet tout en se déplaçant dans l'espace. Il s'agira surtout ici d'un "packaging" et de l'assemblage logique de machines ou d'outils déjà existants.
_ Développement éventuel d'un système de visualisation ("see-through glasses").
_ Collaboration de différents partenaires (media & interaction designers, designers graphiques, designers d'objets, architectes, ingénieurs) sous la responsabilité d'un chef de projet, d'un responsable de création et de responsables de domaines.
_ Mise en place d'un réseau de partenaires internationaux autour du projet ECAL-EPFL.
_ Valorisation des résultats obtenus auprès de partenaires de l'économie (fort potentiel).
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(information non divulguée).
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Le projet proposé, qui travaille sur un principe de réalité mixte (ou réalité augmentée) et de contenus géo-localisés à l'échelle urbaine, en combinant les savoirs des architectes, des designers en médias & interactions, des graphistes et des scientifiques n'a à notre connaissance pas d'équivalent à l'échelle internationale. Nous sommes ici dans la nouveauté au niveau de la mise en commun de compétences larges autour de technologies et de savoirs pointus.
Par contre, de nombreux laboratoires autour du globe s'occupent de développer des technologies pour la réalité mixte, mais l'approche est presque exclusivement scientifique et à forte orientation fonctionnelle. Le développement de cette technologie est en cours depuis une dizaine d'années mais ne peut pas atteindre encore le grand public en raison de l'actuelle absence d'outils de visualisation adaptés et distribuables à large échelle.
On peut toutefois raisonnablement imaginer que d'ici cinq ans, de nombreux petits ordinateurs portables auront vu le jour qui devraient avoir la capacité de calcul nécessaire pour permettre l'accès à ce type de technologies ou de projet (futures consoles de jeu portables de type Gameboy advance DS ou Playstation mobile, PDA et Palm divers, téléphones portables qui intègrent déjà caméras et vidéos, mini ordinateurs portables, etc.). Ceci ouvrira alors la porte à l'utilisation à très large échelle du principe de réalité mixte.
En Suisse, deux initiatives de ce type ont eu lieu dans les écoles d'art ou de design: à la HGKB et à l'ECAL.
Le projet de recherche HES "Living room" réalisé à Bâle, bien que de nature similaire, n'a pas la même approche ni la même ambition. Il a essentiellement amené à la réalisation d'une technologie mais a fourni peu de propositions de contenus, ces derniers étant de plus limités à un environnement spatial entièrement prévu à cet effet. A l'ECAL, le projet réalisé durant le deuxième semestre 03-04 était également un peu moins ambitieux puisqu'il a vu collaborer des étudiants de deuxième année CV avec un chercheur de l'EPFL (toujours autour des questions posées par la réalité mixte). Mais l'objectif de cet exercice de semestre est de réaliser une première collaboration entre ECAL et EPFL ainsi que d'être une approche initiale pour ce projet de recherche.
Mentionnons également en Suisse le programme "Artists in labs" qui vise à la collaboration d'artistes et de scientifiques sous la forme de résidences en laboratoires, mais qui n'a pas de lien avec l'enseignement dans les écoles d'art et de design.
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(information non divulguée).
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(information non divulguée).
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(information non divulguée).
Posted by patrick keller at 10. 05. 2005 18:17